SRAS-CoV-2 dans les eaux usées: l’occasion manquée
Les eaux usées donnent une mesure objective de la progression du virus au sein d’une communauté, contrairement au dépistage par tests PCR, dont les résultats peuvent être faussés par l’intensité variable des efforts de détection ou par la collaboration. Pays-Bas dès 2020 montraient que la méthode permet de déceler une hausse de la transmission environ une semaine avant que les PCR la signalent. Pas étonnant, donc, que beaucoup de pays se soient lancés dans cette voie.
Le Québec a initialement fait partie du nombre. Dès janvier 2021, des analyses d’eaux usées étaient faites à Montréal, à Trois-Rivières et à Québec, notamment, et le projet commençait à s’étendre à d’autres villes. Mais il s’est arrêté sec : les fonds ont été épuisés à la fin de l’an dernier et le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a décidé de ne pas les renouveler.
«Pour le moment, le personnel est toujours présent dans nos équipes, mais ça ne prendra pas longtemps avant qu’il aille voir ailleurs et l’expertise que nous avons bâtie en un temps record va disparaître», m’écrivait en décembre dernier Peter Vanrolleghem, le chercheur de l’Université Laval qui a dirigé la partie du projet portant sur la ville de Québec. «Je ne comprends pas comment on peut manquer une telle occasion. C’est un cri du cœur que je lance…»